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Au 360 Paris Music Factory : Rencontres avec des écrivains du monde

Photo S. Patel De Zorzi

Certains lundis soir, les éditions Zulma investissent le 360 Paris Music Factory pour faire résonner les paroles d’écrivains avec leurs morceaux musicaux préférés. Des rencontres avec des écrivains qui livrent leurs impressions et parlent de leur actualité. J’ai eu envie de partager avec vous ces rencontres littéraires voyageuses et intimistes. Où on troque le tapage parisien contre les bruits du monde.

Organiser des soirées littéraires le lundi en hiver à Paris est un pari osé : en début de semaine, les journées de travail sont longues après l’interruption du week-end. La fréquentation est donc plutôt incertaine. Les éditions Zulma ont gagné ce pari avec les lundis littéraires organisés depuis septembre 2022 au 360 Paris Music Factory, à l’occasion de leur 30e anniversaire.

Le concept est simple : « Chaque lundi soir, un écrivain vient évoquer son actualité, mais aussi son univers, ses mondes, ses lectures, ses musiques et son cinéma, son histoire, son œuvre, et pourquoi pas ses rêveries les plus secrètes ». C’est la journaliste littéraire Kerenn Elkaïm qui mène ces conversations.

Laure Leroy, cocréatrice des éditions Zulma et directrice de la maison explique ne pas vouloir se cantonner pour ces rencontres aux seuls auteurs qu’elle a édités.

Photo S. Patel De Zorzi

« Le paysage éditorial est bien plus vaste. On est lecteurs, amoureux de livres, de musique. On invite des écrivains avec lesquels on se trouve des affinités », explique-t-elle.

Littératures du monde entier

Depuis 1991, Zulma s’est construit un catalogue très intéressant de « littératures du monde entier », principalement contemporaines. Ses livres sont reconnaissables entre mille pour leurs couvertures graphiques et colorées, qui nous font de l’œil sur les tables des libraires.

Comme moi, vous vous posez sans doute la question : pourquoi « Zulma » ? C’est un poème de Tristan Corbière (1845-1875), À la mémoire de Zulma, qui lui a donné son nom. La maison d’édition qui s’est installée en 2022 au 4e étage du 360 Paris Music Factory, en plein cœur du quartier populaire de la Goutte d’Or à Paris.

Un lundi soir à la fin de janvier, j’ai eu le grand plaisir d’écouter Jean-Marie Blas de Roblès. Son magnifique roman Là où les tigres sont chez eux (Zulma, 2008), qui a reçu le prix Médicis et le prix du roman FNAC l’année de sa publication, m’avait captivée.

Un roman fleuve virtuose qui s’attache notamment à la personnalité fascinante d’Athanase Kircher, jésuite allemand du 17e siècle qui travailla sur les mathématiques, l’hébreu, la Chine, les hiéroglyphes et inventa la lanterne magique. Quelques siècles plus tard, au Brésil, le correspondant de presse Eléazard von Wogau enquête sur le jésuite. Une enquête qui aura des conséquences sur sa vie.

Annonce Jean-Marie Blas de Roblès @Zulma
Jean-Marie Blas de Roblès au 360 @ S. Patel De Zorzi

Conteur talentueux sachant transmettre son immense érudition sans en étouffer le lecteur, Jean-Marie Blas de Roblès raconte ce soir-là son enfance en Algérie, à Sidi Bel Abbès, où il est né en 1954, ses souvenirs de la guerre d’Algérie. Le sentiment de déréliction, de pauvreté à l’arrivée en France avec sa famille. Il se souvient du désespoir de ses parents, son père chirurgien se retrouvant sans travail. Il n’y avait pas beaucoup de livres chez ses parents, explique-t-il.

Mais dès l’âge de 6 ans, au lieu de lui donner de l’argent de poche, son père l’autorise à acheter tous les livres qu’il veut dans les libraires du quartier. Une aubaine dont il profitera jusqu’au bac ! Ainsi, à 10 ans, il lit Ainsi parlait Zarathoustra, le poème philosophique de Friedrich Nietzsche, dont il ne comprend alors pas grand-chose. « Je trouve que c’est très formateur, très aiguillonnant de lire « au-dessus de son âge », estime-t-il.

Le pouvoir de la littérature

Découvrant la littérature dès son plus jeune âge, Jean-Marie Blas de Roblès apprécie l’œuvre de Gustave Flaubert, pour « son travail sur la langue, sa ténacité à écrire » et celle de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges. Évoquant le pouvoir de la littérature à changer le monde, il donne l’exemple des cigarières cubaines au 19e siècle auxquelles on a lu à haute voix, pendant leur travail, les œuvres de Shakespeare, d’Alexandre Dumas ou de Victor Hugo, dont Les Misérables. « Elles ont ensuite écrit à Hugo, qui leur a répondu », souligne-t-il.

Il reprend cette tradition de lecture qu’il transpose au 21esiècle dans son roman L’Ile du point Némo (Zulma, 2014). Une tradition qui aurait perduré jusque dans les années 1930 avec un lector masculin le sous souvent, selon le philosophe Peter Szendy, dont les propos sont retranscrits par Télérama en septembre 2022.

« Ce qui m’intéresse dans l’écriture, c’est le monde de l’imaginaire, l’existence des mondes possibles », souligne Jean-Marie Blas de Roblès. « J’avais le désir de me frotter à d’autres civilisations. J’en ai tiré des expériences vécues, mais je ne suis pas un écrivain voyageur ».

Les pauses musicales qui entrecoupent l’entretien illustrent d’ailleurs ses séjours à l’étranger, de China Girl de David Bowie à de la musique brésilienne, en passant par un appel à la prière en arabe. L’auteur a notamment vécu au Brésil, en Chine.

Le théâtre de son dernier roman, Ce qu’ici-bas nous sommes (Zulma, 2020), est le désert libyen. Pour ce livre, il s’est inspiré d’un épisode de la vie d’Aby Warburg (1866-1929), ethnologue et historien de l’art inventeur de l’iconologie, qui fut interné pendant cinq ans, dont les deux derniers dans la clinique suisse du professeur Binswanger.

Le roman est illustré par les dessins de l’auteur et leurs notules. « C’est ainsi qu’en général je commence un roman : par des dessins, des esquisses ». Le désert le ramène à son enfance en Algérie, à l’Afrique, à la Méditerranée.

L'attrait de l'étranger

« Je fabrique des machineries optiques, je joue avec le lecteur en l’amenant là où je voudrais l’emmener, comme le ferait un mentaliste ou un illusionniste », estime Jean-Marie Blas de Roblès. Et les lecteurs le suivent, pour leur plus grand bonheur.

Mathias Enard, qui se prête au jeu des questions-réponses en février, a lui aussi beaucoup vécu à l’étranger. Adolescent, il rêvait d’ailleurs et cherchait le métier qui pourrait l’emmener loin. Il pense au journalisme, à la diplomatie. Il a grandi entre le Pays basque et Niort, mais a un lien avec l’Argentine, d’où vient sa grand-mère.

Le premier extrait musical qu’il propose est d’ailleurs la chanson Alfonsina y el mar (1969), du pianiste argentin Ariel Ramirez et de Felix Luna, une ode à la poétesse argentine Alfonsina Storni, qui s’est suicidée en se jetant à la mer. C’est un air mélancolique typiquement argentin, référence à la musique qu’écoutait sa grand-mère.

Mathias Enard au 360 @ S. Patel De Zorzi
Annonce Mathias Enard @Zulma

Son souvenir du premier livre qui l’a marqué remonte à l’école primaire : à la bibliothèque, il emprunte un volume illustré des Mille et une nuits. L’auteur de Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (Actes Sud, 2010), de Rue des Voleurs (Actes Sud, 2012) et de l’inoubliable Boussole (Actes Sud, 2015, qui a reçu le Prix Goncourt) découvre le Moyen-Orient un peu par hasard : à 18-19 ans, il accompagne un photographe au Liban avec la Croix Rouge.

C’est la fin de la guerre du Liban, une guerre civile dévastatrice qui a duré 15 ans. « Cela m’a permis de découvrir que le journalisme n’était pas pour moi, dans l’immédiat de l’écriture, presque sur le vif », souligne-t-il.

De vraies rencontres dans le monde arabe

Ensuite, il fait l’École du Louvre et apprend l’arabe et le persan à l’INALCO. Au cours de ses études, il séjourne longtemps en Iran (notamment en 1993, au retour des étudiants européens après la Révolution), en Syrie, en Égypte. Il affirme que son intérêt pour le monde arabe vient aussi de « vraies rencontres », de récits vrais de gens qu’il a rencontrés : « C’est ça qui nourrit mes livres ». C’est le cas avec Zone (Actes Sud, 2008) qui reçoit le Prix du Livre Inter et le Prix Décembre, pour lequel il s’inspire de récits d’anciens combattants.

Dans Boussole, qu’on peut qualifier de grand roman de l’orientalisme, Mathias Enard met en évidence tout ce que l’Orient a pu apporter de beau et d’important aux arts et à la culture occidentaux. Son personnage Franz Ritter, musicologue féru d’Orient, qui a séjourné à Istanbul, Alep, Damas, Palmyre, Téhéran, cherche le sommeil, la nuit, dans son appartement à Vienne. Et revoit des épisodes de sa vie, ses rencontres dans ce monde qui n’est plus. Comme un pont entre l’Occident et l’Orient. La passion amoureuse n’est pas absente de ce roman : « C’est le sujet de la littérature », rappelle Mathias Enard.

Le romancier est aussi traducteur, il a traduit en français des auteurs persans du 19e siècle et des auteurs libanais. « Traduire, c’est encore quelque chose qui me passionne », poursuit-il. Dans l’émission Dans la salle des machines qu’il anime depuis 2020 sur France Culture, il s’entretient avec des romanciers, des dessinateurs, des scénaristes de bande dessinée et des traducteurs. « La radio est un media que j’adore. Il se passe quelque chose entre l’invité et moi, et avec l’auditeur. Le son sans l’image a quelque chose qui peut vous happer beaucoup plus que la télévision, par exemple ».

Retour dans le Marais poitevin

Dans son dernier roman, Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs (Actes Sud, 2020), Mathias Enard revient à sa région natale, le Marais poitevin, entre Niort et La Rochelle, avec le regard de quelqu’un qui a vu d’autres choses : « C’était un passionnant projet d’écriture qui se nourrissait de choses ayant des liens avec des souvenirs d’enfance, dans ce pays un peu fascinant qu’on ne peut pas complètement découvrir à pied, mais en bateau ».

Pour ce livre, il a écrit des nouvelles à partir de chansons populaires. L’occasion d’écouter Brave marin revient de guerre. « Les enfants français comme moi, vivant entre la Loire et la Gironde, ont grandi avec des chansons qui sont des récits populaires, qui racontent des histoires », explique-t-il. Le retour à la campagne qu’il a effectué pour l’écriture de ce roman l’a transformé : « Ça m’a fait voir à quel point ce rapport à la nature était ancré en moi et comment ces espaces sont réellement en danger ».

Mathias Enard a dédié Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs aux « penseurs sauvages », en référence à Claude Lévi-Strauss. Il confie aussi qu’il a en partie écrit ce livre quand il était en résidence dans l’Est, dans un établissement qui s’appelle La Pensée sauvage. Dans ce roman, un étudiant en anthropologie s’installe à La Pierre-Saint-Christophe, village fictif du Marais poitevin, pour mener des recherches sur la vie à la campagne au 21e siècle. Il observe et partage quelque temps la vie des habitants, dont le maire du village qui est aussi le patron des pompes funèbres locales.

Le métier d’écrivain est-il comparable, selon lui, à celui d’ethnologue ? La réponse n’est pas définitive : « Non, mais oui, un peu ». Dans Le Banquet, il a voulu un peu se moquer des écrivains voyageurs, estimant que « c’est un peu dépassé de nos jours ».

Souci d'autrui et injustice sociale

Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs @Actes Sud

L’idée d’un banquet de fossoyeurs lui est venue lors d’un voyage à Prague : près du cimetière juif, dans une grande maison dont il a poussé la porte, il a vu une représentation du banquet annuel de la confrérie tchèque des fossoyeurs ! Ce banquet apportait sans doute une sorte de répit dans la mort et le quotidien de ces gens au métier ingrat. « A la différence du Banquet de Platon, qui pense l’amour, mon Banquet se penche sur la vie et la mort. ».

Dans ce Banquet flotte aussi l’idée de renaissance, de changement de vie.

« Ce n’est pas facile, mais c’est possible. Ceux qui ont le courage de changer de vie, je trouve cela très beau », dit Mathias Enard. Lui, ce qu’il aime le plus dans la vie, c’est la « diversité des moments » et … autrui.

C’est justement le souci d’autrui et l’expérience de l’injustice sociale qui a amené Reza Deghati à la photographie. En France, on ne présente plus le photojournaliste d’origine iranienne, dont les images ont fait le tour du monde, dans les journaux et aujourd’hui dans des expositions et des ouvrages. Invité des lundis littéraires de Zulma en février, il confie : « C’est une histoire liée aux enfants qui m’a amené à la photographie ».

Vers l’âge de 10 ans, alors qu’il est à l’école en Iran, il remarque un enfant pieds-nus qui veut entrer dans cette école juste pour voir à quoi elle ressemble. Les autres enfants le chassent de l’école et s’en prennent à Reza, qui est le seul à avoir pris sa défense. « J’ai commencé par le dessiner pour expliquer ce qui s’était passé », explique-t-il. Plus tard, il cherche à représenter la scène par la photographie, qu’il apprend en autodidacte. Il continuera la photo pour capter la beauté des fleurs, des nuages.

Annonce Reza @Zulma
Reza au 360 @ S. Patel De Zorzi

Révolution islamique et zones de conflit

Au lycée, dans les années 70, Reza crée la première bibliothèque de l’établissement, une bibliothèque coopérative où chacun apporte des livres. Il publie ses premières photos dans le journal du lycée, qui s’appelle Parvaz (l’envol, en persan). Dans le même journal, il dénonce un racket de commerçants par la police locale. Puis il commence des études d’architecture à Téhéran. Pour avoir affiché ses clichés à l’université, il sera emprisonné 3 ans et sera torturé pendant 5 mois.

Quand la révolution de 1979 éclate en Iran, Reza décide d’abandonner l’architecture pour la photo. Il couvre la Révolution islamique et ses photos sont publiées dans les grands médias internationaux. « J’étais un des premiers à montrer ce qui se passait vraiment sous ce nouveau régime, les kidnappings, les personnes tuées ». Ce qui lui vaudra de figurer sur une liste de personnes à abattre par le régime.

Il quitte l’Iran pour la France le 25 mars 1981. Il se souvient de ses premières années d’exil, des années dures, déchirantes. Mais il trouve dans cet exil une « force incroyable ». Il se dit : « Il y a une seule humanité et j’en fais partie ».

Reza a parcouru la planète et ses nombreuses zones de conflit. Il a aussi collaboré avec le magazine National Geographic. « Je continue à montrer le sort des exilés, des réfugiés », dit le photographe aux 2 millions de photos. Avec sa femme, l’écrivain Rachel Deghati, il a créé l’agence photographique Webistan et plusieurs ONG, dont les Ateliers Reza (Reza Workshops) qui offrent des formations à l’image à des jeunes issus de zones défavorisées dans le monde. « Il est important que les victimes se transforment en des gens qui peuvent transmettre leur histoire. Et si c’était eux qui racontaient leur histoire ? Les photographes ont des filtres », souligne Reza.

Transmission

La transmission a toujours été une dimension importante pour le photographe, dès ses débuts. En 2001, à Kaboul, il lance un journal gratuit « par les enfants et pour les enfants« . Le journal s’appelle … Parvaz, comme le journal de son lycée dans les années 70. C’est aussi là qu’il crée sa première association avec sa femme : c’est un centre de formation aux médias.  « Vingt ans après, l’association a formé un millier de femmes et des centaines d’hommes aux médias et à l’image en Afghanistan. Nous faisons la même chose dans des camps de réfugiés, pour qu’ils photographient leur vie, leur lieu de vie », détaille-t-il.

Toujours très attaché à l’Iran, cette « terre de passage » aux multiples influences, Reza scrute attentivement ce qui s’y passe en ce moment. « C’est comme une renaissance, un accouchement douloureux. La mort de cette jeune femme en septembre 2022 est la goutte qui a fait déborder le vase depuis l’arrivée des mollahs, il y a 43 ans. C’est la première fois qu’il y a une révolution de femmes dans le monde, et c’est dans un pays musulman, et c’est en train de se répandre », commente-t-il.

Dans sa sélection musicale, comme une évidence, la chanson Barayé (pour, à cause de, en persan), qui est devenue l’hymne à la liberté des Iraniens, inspirée par les tweets de sa jeunesse révoltée. 

Témoignage sur les événements

Barayé, la mort de Mahsa Amini et la révolte des Iraniens sont au cœur de la rencontre avec Nasim Marashi, un lundi soir de mars. L’écrivaine iranienne est de passage à Paris à l’occasion de la parution en français de son roman Le printemps est la dernière saison aux éditions Zulma. Arrivée un peu par hasard au journalisme après des études d’ingénieur en mécanique, elle découvre vite que c’est un métier dangereux, surtout pour les femmes, en Iran.

Délaissant l’actualité, elle se concentre sur des dossiers. Lorsque la révolte verte de 2009 éclate, elle commence un long article qu’elle conçoit comme un témoignage sur les événements, pour que ceux de sa génération s’en souviennent. Puis l’article se transforme en roman, son premier, qui sera publié en Iran en 2015 et qui connaîtra un immense succès de librairie.

Nasim Marashi au 360 (au milieu) @ S. Patel De Zorzi
Annonce Nasim Marashi au 360 @Zulma

Dans Le printemps est la dernière saison, trois jeunes femmes instruites de Téhéran sont à la croisée des chemins, elles doivent faire des choix entre le respect des traditions et leurs désirs. Partir ou rester. Une question qui, selon Nasim Marashi, continue à se poser en Iran. Elle a choisi de rester, comme une manière de résister.

Le public attentif aux propos de Nasim Marashi @ S. Patel De Zorzi

Les lundis littéraires de Zulma au 360 Paris Music Factory offrent aux lecteurs comme moi l’occasion d’assouvir leur goût pour la littérature contemporaine, de rencontrer des auteurs confirmés et de découvrir de nouveaux écrivains dans un cadre agréable et intime. Merci pour ces belles soirées du lundi !

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